Le Progrès de Lyon - Sports - Jura - BASKET Mardi 13 novembre 2007 N3: mais où va Poligny ? D'une faiblesse rare samedi contre le Jura Dolois, le PJBC ne se cache pas derrière sa toute petite victoire (68-57). C'est désormais une évidence, Poligny ne va pas bien Bien sûr, Poligny a battu le Jura Dolois samedi soir au Champ d'Orain. Bien sûr, au terme d'un derby d'une rare pauvreté technique, le PJBC s'est extirpé des barbelés tendus par les résistants venus du nord Jura. Brouillons mais vaillants, les hommes de Sébastien Rollet ont sérieusement contrarié les desseins de la troupe à Kheder. Qui ont sauvé les apparences par la grâce d'un troisième quart-temps euphorique et surtout décisif (30-10 en 10 minutes). Cependant, cette victoire minimaliste ne trompe personne du côté du PJBC. Il n'y a qu'à voir le teint livide du président Colnot pour comprendre le malaise. Ou tout simplement écouter Jimmy Nébot. « On est mauvais, c'est clair ! s'exclame l'ex international. L'année dernière, défensivement, nous étions trois fois plus forts qu'aujourd'hui. C'est fou ça, on s'est renforcé et nous sommes plus faibles, c'est vraiment incompréhensible. L'an passé avec Christian (Vivier), nous avions une liberté folle. Avec Bilel, les stratégies offensives sont clairement énoncées. Pourtant, la confiance n'est plus là. Dès qu'on prend un panier, on baisse la tête et on ne sait plus quoi faire. Tout le monde est gentil, adorable. Trop sans doute. Pourtant, à l'entraînement, on se met sur la gueule grave parfois (sic) ! Mais c'est le samedi qu'il faut le faire. Quant à moi ? Mon genou reste toujours aussi douloureux, j'ai pris un an de plus. Et je sais que ça n'ira pas en s'améliorant ». Kheder reste confiant Moral touché, confiance en berne à l'image de ses deux meneurs (Gauthier et Arbez), Poligny se cherche et ne fait plus peur. Vincent Germain a son idée sur la question. Sans chichi ni langue de bois. « On joue à l'envers parce qu'on ne joue pas sur nos vraies forces. À l'intérieur, on ne fait pas assez mal alors qu'on a tout pour le faire : poids, expérience. Jimmy Nébot, ce n'est quand même pas n'importe qui ! Mais au lieu de jouer posés, de fixer intérieur pour mieux ressortir sur nos extérieurs, on nous demande de jouer trop vite. 30 ballons perdus ! C'est hallucinant de jouer comme ça ! ». Indirectement montré du doigt par son intérieur, Bilel Kheder, l'entraîneur, préfère positiver. « Malgré nos problèmes de pertes de balle et de rebonds, on n'encaisse que 57 points. Ce qui tend à démontrer nos progrès défensifs. Après, c'est vrai que nous ne sommes pas conquérants, que parfois certains fuient les responsabilités offensives. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est le manque de plaisir chez mes joueurs. Ils se respectent, bien sûr, mais il n'y pas de flamme, pas d'enthousiasme. Cela fait un moment qu'on le ressent. Quelque part, j'ai l'impression qu'ici les gens ont manqué trop de caviar, et quand il y en a moins, ils restent sur leur faim. Mais les gars bossent, on avance petit à petit. En arrivant ici, je savais qu'il nous faudrait du temps. Mais je reste persuadé qu'il joue pour nous ». Voeu pieux ou méthode Coué ? Toujours est-il qu'avec Schiltigheim, Joeuf et Kaysersberg avant Noël, pas sûr que les dirigeants polinois se contentent d'une soupe à la grimace pour les fêtes Cyrille Brero cbrero@leprogres.fr