Le Progrès de Lyon - Sports - Jura - BASKET Mardi 13 novembre 2007 Jura Dolois: l'état d'urgence Courageux mais trop limité, le JDB vogue de défaite en défaite. Mais, plus grave, le vernis de l'unité commence à se craqueler Battu samedi soir à Poligny (68-57), le Jura Dolois s'est incliné pour la septième fois en huit journées. Avant-dernier, à deux points du premier relégable, le JDB n'a plus gagné depuis le 6 octobre. Certes beaucoup mieux dans l'esprit, le club nord jurassien traverse une crise de confiance plus grave encore que son classement. C'est dire. Les vérités de Stéphane Cuisant Capitaine d'un navire qui prend l'eau, Stéphane Cuisant n'hésite pas à balancer un gros pavé dans la mare. « On ne peut pas gagner un match en perdant 34 ballons et en encaissant un 30-10 en un quart-temps, peste l'intérieur dolois. Alors oui, on met du coeur depuis Schiltigheim, mais c'est l'arbre que cache la forêt ! On a tout misé sur Laurent Norbal qui déçoit de sortie en sortie. Idem pour Willy Molongo. Lui, il a un potentiel énorme mais comment dire (Silence) Il est jeune quoi ! Enfin un seul meneur (ndlr : Étienne), sans concurrence, on voit aujourd'hui les limites du système. Enfin, on n'a toujours pas digéré les blessures de Robardet et Néma. Avec eux, tout serait différent aujourd'hui. Il y a deux-trois semaines, on a essayé de parler de tout ça entre nous mais rien ne sort. Tout le monde est dans son coin. Et forcément, ça n'aide pas. Moi, je vois une chose. Avant Schiltigheim, le président a vu quelques joueurs qui, du même coup, ont fait un bon match dans la foulée. À Poligny, ces mêmes joueurs, on ne les a pas vus ! S'il faut leur mettre la pression chaque semaine pour qu'ils se montrent, c'est qu'il y a un souci non ? ». Recrue principale de l'intersaison, Laurent Norbal prône quant à lui l'unité. « L'équipe a encore besoin d'un peu de temps, il ne faut pas se désunir, ça commence à venir. Personnellement, je reste confiant dans le potentiel de l'équipe. Rien n'est fini. Il nous manque juste un peu de constance pour renouer avec la victoire ». Quant à ses statistiques, disons très variables, Laurent Norbal les analyse avec distance. « Ici, nous sommes cinq intérieurs, ce n'est pas évident ! De plus, samedi dernier, j'avais mal à la cheville et à l'épaule, ce qui n'est pas l'idéal pour s'exprimer. Je comprends qu'il y ait une attente autour de moi, c'est normal ! Mais je ne doute pas. Moi, je suis là pour aller au rebond, au charbon quoi ! Et tout marche avec la confiance. Regardez Willy (Molongo). On dirait qu'il joue avec des menottes ! Son cas est à l'image de l'équipe : quand il se lâchera sans arrière pensée, ça ira déjà beaucoup mieux ». Étienne : « Nous n'avons plus de leader offensif » Dépositaire du jeu dolois, le meneur Florian Étienne croit également en des lendemains meilleurs. « Il n'y a pas de doute, on est au niveau, s'exclame-t-il. Mais mine de rien, avec Néma, Robardet, Gautrot et Fauconnet en moins par rapport à la saison dernière, la reprise n'a pas été simple à gérer. Quelque part, on se complique peut-être trop la vie. Il faut s'appuyer sur les forces de chacun. Mais la grosse interrogation, c'est notre rendement offensif. Un Guillaume Robardet dans son équipe, c'est vingt points par match assurés. Or là, on me demande d'être plus passeur que scoreur. Soit. Mais passer à qui ? Nous n'avons plus de leader offensif. Notre problème est là et pas ailleurs. En défense, ça va. Par contre, 61 points de moyenne en attaque, c'est notoirement insuffisant ». Entre une osmose qui se fissure, les non dits, certains rendements insuffisants et la réalité de cette analyse, le Jura Dolois de Sébastien Rollet a beaucoup de problèmes à gérer en même temps. Or en Nationale 3, le temps passe vite, très vite. Et d'ici Noël, le JDB va devoir se frotter, excusez du peu, à Kaysersberg (1er), le CSL Dijon (2e) et Joeuf (3e ex aequo) Cyrille Brero cbrero@leprogres.fr