Le Progrès de Lyon - Sports - Jura - BASKET Mardi 27 janvier 2009 « Avec Poligny, on construit » De la belle saison polinoise à l’avenir de la maison rouge et blanche, Capitaine Sacco se confie Il n’est pas du genre à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Du coup, quand on ose évoquer la Nationale 2, Sylvain Sacco, capitaine de Poligny, met toute de suite le holà en usant du conditionnel. Toujours franche, la gachette polinoise revient sur le presque sans-faute de son équipe cette saison. >> Quatorze victoires en quinze matchs, leader confortable, Poligny réalise une saison exceptionnelle… « Ce n’est pas exceptionnel, sans fausse modestie. Vu notre équipe, vu les adversaires que nous avons dans celle poule, c’est logique. Nous semblons mieux armés. >> Quels sont les objectifs de la fin de saison? L’objectif n°1, c’est la montée. Elle se rapproche peu à peu. Il faut l’assurer. Après on peut penser à la Coupe de France ou au playoffs. >> L’histoire serait-elle différente dans la poule J, avec Pfastatt, Salins, Dijon ou Lons? Oui, on aurait été obligé de faire plus individuellement et collectivement. Dans cette poule alsacienne, le haut de tableau est plus dense, donc le classement est nivelé par les matchs entre les équipes de tête. Je pense qu’on serait quand même dans les trois premiers de cette poule. Cette poule est peut-être une chance mais aussi une mauvaise préparation à la N2, si nous montons. C’est à double tranchant. Nous n’avons pas eu à forcer collectivement que sur certaines rencontres. Si ça veut bien aller, l’an prochain, nous aurons des matchs durs, pour le maintien, des matchs où il faudra se donner à fond. >> Pourquoi ne pas trouver cette adversité et cette intensité en Coupe de France (1)? Jouer la coupe ou non, c’est une décision qui regarde les dirigeants. Au début, nous jouions le jeu juste pour avoir des matchs en plus. On va jouer un tour contre une équipe qui est hiérarchiquement en dessous de nous. Mais attention, ils sont premiers de leur championnat, ils ont battu Autun (N2), on ne sera peut-être pas au complet. J’aimerai bien la jouer, mais ce n’est pas moi qui décide. >> Par rapport à l’an dernier, qu’est-ce qui a changé à Poligny? On affiche plus de rigueur, les entraînements sont suivis. Et nous avons une année d’expérience en plus. Il ne faut pas oublier nos deux renforts (Digbeu et Miassouamana, ndlr), qui se sont bien intégrés. Notre force, c’est aussi notre diversité. C’est ma cinquième saison ici. La première, nous sommes montés. L’équipe de cette année est plus équilibrée qu’à l’époque. Mais tout cela avait déjà été bien construit l’an dernier. >> Et ses défauts? Le gros point noir, c’est qu’on se met au niveau des adversaires. On manque de constance. >> Cette équipe peut-elle repartir telle quelle en N2? Ce n’est pas à moi de répondre. Il faut d’abord déterminer les objectifs. Faut-il faire plaisir à l’équipe qui est parvenue à monter ou mettre d’autres moyens? Il faudra des ajustements pour pérenniser le club en N2. Sportivement, il faut envisager les choses sur le moyen et long terme. Si on y va la fleur au fusil, on va faire l’ascenseur. Il ne faut pas faire les choses à moitié. » >> Et personnellement? Je suis bien à Poligny. On construit ensemble. Je n’aime pas rester sur un échec, la descente de N2, et lâcher quelque chose en cours. Si on veut encore de moi bien sûr, je me vois bien ici l’année prochaine. >> Mais d’abord, il faut penser au match à la Charité, samedi… Oui, on les a bien reçus à Poligny, avec une belle victoire au bout (104-82). Je pense qu’ils vont essayer de bien nous recevoir. Alors on va essayer d’assurer sportivement… et de profiter de l’accueil ensuite. » Recueillis par Jean-Philippe Cavaillez jpcavaillez@leprogres.fr 1 : Poligny jouera les 32e de finale le 7 février à Lagresle, Region 1 du Lyonnais. BASKET EXPRESS > LA PHRASE « On a attaqué une grosse étape de montagne » Redjali Simati entraîneur de Salins Son équipe, venue à bout « des premiers cols, Lons et le WOSB, va se mesurer aux cols hors-catégorie, Dijon le week-end prochain et Pfastatt le 27 mars ». Simati : « Le WOSB ? J’en avais très peur » Pour Salins, la victoire fut belle mais difficile (92-89) face à une équipe, 4e, que craignait Redjali Simati : « J’en avais très peur. C’est une belle équipe, capable de tout. Ils avaient un beau calendrier et sont venus pour faire un résultat ». Après un premier quart maîtrisé, Salins « s’est précipité » avant de revenir et de l’emporter dans le sillage d’un excellent Zaïre et de l’hyperactif Mayunga. Et Walter a su rentrer ses paniers (29 points). En revanche, Simati ne cache sa déception sur les dernières performances de l’intérieur Bjorn Bohley : « On joue comme on s’entraîne et en ce moment, il s’entraîne en dilettante ». Lons et les mauvaises habitudes « On va finir par s’habituer, peste Alexis Drugeon, le coach amicaliste. Le scénario est presque le même que contre Salins (85-87). A 1’30’’ de la fin, on la balle alors qu’on est à 66-70. » Mais Lons n’a pas réussi à s’imposer dans la salle de Pfastatt (71-79), co-leader de la poule J avec Salins et Dijon. Seule satisfaction : pousser l’épouvantail alsacien dans ses derniers retranchements, avec un bon état d’esprit : « On fait encore un mauvais départ (12-24), poursuit-il. Après, on fait ce qu’il faut pour revenir à chaque fois dans le match. » Mais Pfastatt, à l’expérience, a fini le travail : « Eux, ils ne paniquent jamais. Autant, la défaite de Salins est rageante, autant celle-là l’est beaucoup moins ».