Le Progrès de Lyon - Sports - Jura - BASKET Mardi 25 novembre 2008 N3M: Salins : une soirée de folie Salins a mis un coup sur la tête de son dauphin Pfastatt. Retour sur un match hors du commun 22h44, salle des Communes à Salins. Les 400 personnes qui garnissent la salle des communes exultent. Au milieu de ce vacarme assourdissant, Mouget devient fou, Zaïre, Moundy, et Brahmi jaillissent du banc et fondent sur les Salinois sur le parquet. Tous crient à n’en plus pouvoir dans un grand moment de n’importe quoi. Les Pfastattois, dignes dans la défaite, ont des mines déconfites mais saluent les Salinois avant de rejoindre les vestiaires. Comment en est-on arrivé là? De mémoire d’habitués, c’est une soirée comme on en a jamais vu à la Salle des Communes. Pfastatt et Salins, en lutte pour le seul sésame pour la N2, se sont livrés un duel d’une intensité rare. Chacune a eu l’occasion, à un moment où un autre, de l’emporter, de mettre la tête de son adversaire sous l’eau. Et à chaque fois, le dénouement a tenu à un fil, à un ballon roulant sur le cercle, à un rebond arraché ou un lancer franc raté. Une dimension tragique qui a fait palpiter les cœurs aux quatre coins de la salle. Après le rude combat, les mines salinoises étaient ravies et Redjali Simati, complètement aphone, savourait : « Quel match bizarre! Nous avons frisé la correctionnelle. Une nouvelle fois nous avons montré nos capacités de maîtrise collective, de réaction positive. Je voudrai féliciter mes joueurs, tous, et le public. Ils sont allés chercher ensemble, avec les tripes, cette magnifique victoire ». Hier, à froid, le coach concédait d’abord, qu’il fallait pour un grand match être deux (« On a rencontré une très belle équipe »). Avant de se repasser le film : « On était en difficulté en première mi-temps. On s’est mis la pression et on leur laissait des shoots ouverts ». La suite est complètement différente, Salins recollait, passait devant, se faisait rejoindre. A 83-83, à la dernière seconde, un ballon de Walter épousait le cercle avant de retomber dehors. S’ensuivaient deux prolongations entre deux équipes décimées par les fautes (voir ci-contre). Kevin Walter, dernier rescapé du cinq majeur, a conduit Mayunga, Bohley et surtout les jeunes Brocard, Rabbe et Pungier, vers le succès. Le jeune Mulhousien, discret de nature, était partout : « Il s’est mis beaucoup de pression, explique « Redj ». Il est de Mulhouse, il connaît les joueurs adverses. A la mi-temps, il était dans le rouge, presque les larmes aux yeux. Je l’ai recadré. » Après, il a été énorme (26 points au final). Frédéric Demontoux, le coach pfastattois, signe l’hommage : « Nous avons manqué le coche en laissant Walter sortir du diable Vauvert pour nous planter, à 18 secondes de la sirène (de la première prolongation, ndlr), deux paniers bonifiés. » Il envoyait ainsi Salins dans un dernier acte qu’il dominait à 5 contre 5 puis à 5 contre 4. Gilles Mouget pouvait exulter : « T’as vu ce qu’on peut faire? Je suis vraiment heureux. Il faut continuer ». Du haut de ses 39 ans, Thierry Zaïre a fait face aux Boughedir et Montabord, sans plier : « J’ai fait les mêmes efforts qu’en Pro A ou avec l’équipe nationale. Je veux, cette année encore, montrer le chemin du professionnalisme. Ce match, je l’avais préparé comme jamais, raconte-t-il. ». Florent Tripard, l’assistant de Simati, rendait quant à lui hommage à ses réservistes : « On critique souvent notre banc, mais c’est lui qui nous fait gagner ». « Bien sûr qu’il faut les féliciter, reprend. Les titulaires aussi : à chaque temps mort, ils leur répétaient que rien n’était impossible, qu’ils pouvaient y arriver. Les jeunes y ont cru ». Et ils l’ont fait. Jean-Philippe Cavaillez et Jacques Faivre Haro sur l’arbitrage 102 lancers-francs, 42 fautes à Pfastatt, 37 à Salins, 10 joueurs éliminés. C’est le « carton » réalisé par les arbitres samedi soir. Une performance qui a agacé les protagonistes : « Il faut regarder de plus près quand on désigne des arbitres pour un tel match, assurait Simati, qui a vu notamment Moundy très vite à 3 fautes. D’habitude, on ne doit pas les remarquer. Là, on n’a vu qu’eux. » Le président de la Ligue, Thierry Martinez, était lui-même très remonté : « C’est scandaleux. Cet arbitrage n’est pas digne de ce niveau avec deux formations qui jouent la montée. » De son côté, Frédéric Demontoux préférait noter le calme des acteurs : « Le choc de la poule s’est transformé en un surprenant « show » des arbitres. Les acteurs ont eu du mérite à rester sereins. Je crois que les spectateurs parleront longtemps de ce match, du comportement exemplaire des joueurs, des bancs. Vu le contexte, le côté éducatif n’est pas négligeable. C’est une belle leçon. Là est la grandeur du basket ». > Boughedir out deux à trois semaines L’intérieur haut-rhinois Mourad Boughedir, qui a fini le match sur une jambe, sera absent des parquets pendant deux à trois semaines en raison d’une contracture à la cuisse gauche.