Le Progrès de Lyon - Sports - Jura - BASKET Mardi 11 avril 2006 Nationale 2: Salins, c'est déjà demain En s'imposant samedi soir à Dadolle Dijon (78-66), le JSBC a validé une 10e saison consécutive en N2 la saison prochaine. Désormais, il va devoir songer sérieusement à ce qu'il veut y faire Pour tout dire, avant coup, l'inquiétude n'était pas sérieusement de mise au JSBC. Certes pas très fringant sur les parquets ces temps-ci, Salins savait que seul un cataclysme pouvait le priver d'une énième billet pour la N2 la saison prochaine. Cependant, au sortir d'une semaine extra-sportive pas simple eu égard à « l'affaire » Simon-Mérie - « c'est sûr que ce n'était pas la grande rigolade » dixit Simati, Lalaus and co voulaient mettre un point d'honneur à valider rapidement cette évidence. A Dadolle Dijon, lanterne rouge du championnat condamnée depuis belle lurette, l'occasion paraissait donc idéale. Comme prévu, le JSBC l'a saisie à bras le corps via un plan tactique simplissime mais payant. « Il y avait deux consignes de base : mettre la balle à l'intérieur et contrôler le rythme de la partie, confie le coach jurassien. A l'aller, on avait voulu courir comme Dadolle et on l'avait payé cash». Samedi soir donc, les Salinois gérèrent leur affaire face à des Dijonnais certes batailleurs mais somme toute trop limités. Bien sûr, le JSBC oscilla souvent avec pas grand chose dans sa besace. Simati a une théorie là-dessus. « En fait, j'ai dû gérer avec les fautes de Thierry Zaïre. Quand il a pris sa deuxième faute, au début du deuxième quart-temps, je n'ai pas pris de risque et je l'ai sorti. A cet instant, nous avions 14 points d'avance. Après, c'est vrai, Forestier s'est retrouvé un peu seul à l'intérieur et Dadolle est revenu. Mais quand j'ai relancé « Titi » en fin de match, la différence s'est faite à nouveau ». Pour illustrer le propos, il suffit de lorgner sur les stats des deux intérieurs jurassiens nantis de 42 points et 25 rebonds à eux deux ! Sans oublier Guinvanna, auteur de 13 points, que l'on n'avait pas vu à pareille fête depuis belle lurette. Son minimum vital désormais en poche, Simati en profite pour dédier cette victoire au JSBC dans son ensemble. « Ce succès, il est pour le club, lâche le coach. Une telle longévité à ce niveau, c'est tout de même quelque chose non ? ». Simati va-t-il rester ? Derrière l'aspect incontournable de la remarque, l'envie de rajouter « pourquoi faire ? » jaillit aussitôt. Loin des strass de la saison dernière (3e et play-offs d'accession), finances en baisse, construit pour seulement se maintenir, Salins vient de sauver un exercice sans passion et sans ambition. Trop de défaites salle des Communes, trop de désespérances au sein de son effectif, trop de limites dans son jeu, le JSBC reste en N2, soit, mais pour combien de temps ? La question mérite aujourd'hui d'être posée. Plus que jamais à la croisée des chemins, le basket salinois va devoir vite trancher entre viser un jour plus haut, ou forcément s'user année après année au sein d'une hiérarchie pécuniairement galopante. Sur la question, Simati a évidemment un gros avis. Au moment de rempiler ou non pour une septième saison consécutive, l'intéressé ne manquera pas de l'exprimer clairement à ses dirigeants. En clair, si le JSBC veut conserver son entraîneur fétiche, il devra forcément faire preuve d'ambition à très court terme. « La saison prochaine a d'ores et déjà commencé » lâche d'ailleurs l'intéressé, visiblement confiant en ce qu'il veut et peut faire salle des Communes en 2006-2007. En attendant de conclure à Gries le 13 mai prochain, Salins veut par dessous tout battre Vaulx-en-Velin le 29 avril, date de la soirée sponsors. Briller devant tous ses mécènes, ça pourrait sans doute servir dans quelques semaines avant de retourner les voir avec un vrai projet dans les cartons. Cyrille Brero