Le Progrès de Lyon - Sports - Jura - BASKET Mardi 21 mars 2006 Nationale3 - Lons : et maintenant ? Au delà de la déroute de Pfastatt, l'ALL doit dès aujourd'hui appréhender sa future non-accession en N2. Et choisir si elle veut rester ambitieuse ou non La déception et la frustration sont à la hauteur de l'espoir soulevé. Énormes. Samedi soir, à Pfastatt, Lons a sombré corps et bien. Battue de 46 points, humiliée comme rarement dans toute son histoire, l'ALL ne montera pas en Nationale 2 en fin de saison. Certes, Jacob and co ont mathématiquement encore le droit d'y croire. Mais qui, aujourd'hui, peut raisonnablement croire à deux défaites de Pfastatt lors de trois dernières journées ? Personne. Pas même l'Amicale Laïque d'ailleurs. Deux jours après ce camouflet monumental, personne, au sein du club, n'arrive à expliquer l'inexplicable. « Franchement, je suis encore incapable d'analyser ce qui s'est passé, confiait Alexis Drugeon hier après-midi. C'est tellement énorme que j'ai l'impression que ce n'est pas réel, que je vais me réveiller et sortir de ce cauchemar. C'est trop gros, trop énorme. C'était le match de l'année et a l'a complètement loupé. Joueurs et entraîneur, on doit tous se remettre en question. Par rapport à tous les bénévoles du club qui s'investissent sans compter et qui comptaient tant sur nous, à nos supporters qui nous ont suivis jusqu'en Alsace, on n'avait pas le droit de perdre comme ça ! Personnellement, ça me rend malade ! » Ravier : « Le groupe a failli » Mangé par la pression, bouffé par l'enjeu, l'ALL est désormais au bord de la dépression. « Le retard a été horrible, reprend Drugeon. On ne s'est pas dit grand chose. C'était à chialer ! A chaud, il ne servait à rien de disserter mais dans la semaine, il va falloir mettre des mots sur cette défaite, exorciser ce match. Personnellement, je vis ça comme un crash ! Après un truc pareil, on va en parler entre nous. Ce ne sera pas évident mais on ne peut pas en faire l'économie ». Mais déjà, au sein du club, les interrogations sont clairement émises. Celles de Jean-Yves Ravier, le président, s'écoute attentivement. « Pour moi, au delà de la lourdeur du score et de l'apathie du groupe qui sont inadmissibles, cette défaite n'est qu'une demi-surprise. Il était évident pour tout le monde que l'équipe était moins bien sur ces matches retour. Le revers à Saint-Dié, dans des conditions certes rocambolesques, aurait dû nous alerter, ça n'a pas été le cas. Samedi soir, on devait être prêt, on ne l'était pas. Et au niveau de l'état d'esprit, le groupe a complètement failli. Quelque part, je me demande si l'équipe s'est rendu compte qu'il allait à Pfastatt disputer un match de montée. En tous cas, on n'aura certainement pas une poule comme ça chaque année ». Investissement financier : stop ou encore ? L'objectif initial quasiment volé, le temps des questions est arrivé pour l'ALL. Jean-Yves Ravier l'avoue aisément. « Cette saison, nous avons consenti un gros effort financier pour monter. Après cet échec, il va falloir faire les comptes et s'interroger si on poursuit sur cette voie la saison prochaine. Ce grand débat va s'ouvrir au sein du comité directeur. Il y a une réflexion à avoir et pour l'instant, je suis incapable de dire quelle orientation nous allons prendre ». Alexis Drugeon, lui aussi, connaît les enjeux du mois qui s'annonce. « C'est clair qu'il va falloir analyser cet échec. J'espère simplement que la décision ne sera pas prise à chaud, dictée par l'ampleur de la défaite de Pfastatt. Aussi difficile à vivre soit-elle, elle ne doit pas faire oublier la saison que l'on est en train de vivre. Il va falloir tout regarder, tout soupeser, calmement et sereinement. Mais c'est clair que l'ALL arrive à un nouveau tournant ». D'ici là, l'ALL va tout faire pour terminer au mieux la meilleure saison de l'histoire du club en N3. Même si, c'est un euphémisme, ce tout pour la deuxième place a des allures de triste faire-valoir. Cyrille Brero