Le Progrès de Lyon - Sports - Jura Lundi 4 décembre 2006 N3M: la saison est encore longue En s'imposant au forceps à Lons (71-69), Poligny s'est surtout épargné une course poursuite problématique. Mais malgré ce succès d'estime capital, le championnat est très loin d'être joué... Il est des derbys dont on se souvient et d'autres que l'on oublie. Indiscutablement, ce Lons-Poligny est à classer dans la première catégorie. Pour le suspense engendré, la qualité défensive des deux teams et l'intensité dramatique du débat plus que pour la réelle qualité du jeu. Car question grandes envolées, les 700 spectateurs sont sans doute restés sur leur faim en quittant le GES le coeur léger ou triste selon les camps. Mais vu l'enjeu entourant ces retrouvailles jurassiennes, il ne pouvait de toute façon en être autrement. Cinq fautes ou quatre pour Fidèle? Plus ou moins contraint de s'imposer, sous peine d'être relégué à deux longueurs de l'ALL, le PJBC s'est donc imposé au prix d'un quatrième quart-temps atomique. Mené de 10 points à la 30', nanti de 8 points d'avance neuf minutes plus tard, Poligny signa tout bonnement un rédhibitoire pour Lons. Alexis Drugeon, le coach lédonien, tente d'expliquer ce coup de bambou fatal. «C'est simple, on craque physiquement!, lâche l'intéressé. La sortie pour cinq fautes de Peguy Fidèle (34') constitue à mes yeux le tournant du match. Avec lui, on parvenait à tenir Nébot; sans lui, Poligny a alors pu enfoncer le clou». Du pain béni pour Nébot donc mais aussi pour Agnes, inarrêtable ligne de fond dans le money time. On comprend donc mieux pourquoi l'ALL peste contre la cinquième faute de son pivot. «Pour nous, il n'avait pas cinq fautes mais quatre, explique Drugeon. Selon nos stats (ndlr: et les nôtres), une erreur s'est glissée à la table de marque entre le 8 de chez nous (Fidèle) et le 8 d'en face (Sacco). Alors que les deux avaient deux fautes, une faute de Sylvain a été notifiée à Peguy et lorsqu'on s'en est rendu compte, «Peg» a hérité coup sur coup d'une anti-sportive puis d'un passage en force! Dès lors, le match était joué. Et je ne parle pas de la fin où on ne pouvait plus poser un écran. Regardez le nombre de lancers dans le dernier quart! Non, l'expérience de Vivier et Nébot a parlé. Maintenant, Poligny n'a pas volé sa victoire. Je le répète, physiquement, c'était trop dur. Leur travail de sape a payé, c'est tout. La causerie a porté Et franchement, quand je vois comment les gars se sont battus, je ne trouve rien à leur reprocher». Pourtant, on crut longtemps que l'ALL tenait enfin sa première victoire en N3 contre Poligny. La faute à une adresse extérieure carrément absente dans les rangs polinois (1/10 à trois points). «Actuellement, on n'a plus d'adresse du tout, concède Hervé Roy, le co-entraîneur du PJBC. Néanmoins, même dans le dur, le groupe n'a jamais lâché et notre défense a finalement fait le reste. Et ça c'est une vraie satisfaction». Cette solidarité payante, les Polinois la doivent en grande partie à la causerie intervenue jeudi soir à l'entraînement. Provoquée par les coaches, celle-ci a permis aux joueurs de se dire certaines vérités en face, avec un gros temps de parole pour Jimmy Nébot (15 points, 7 rebonds, 7 fautes provoquées). Les yeux dans les yeux, les Polinois ont donc trouvé dans le camouflet de Saint-Apollinaire l'occasion de percer certains abcès gênants. Le plus dur reste à venir Vue la réaction d'orgueil entrevue à Lons, on se dit que le PJBC est de retour. «On le souhaite mais c'est sur la durée que l'on jugera, coupe Christian Vivier. En gagnant à Lons, nous nous sommes remis dans le droit chemin, maintenant, rien n'est fait, ce n'était pas le match de la montée. Le championnat est long, très long». Une remarque sur laquelle Alexis Drugeon et Hervé Roy le rejoignent en bloc. Désormais à égalité avec Mirecourt, l'ALL et le PJBC savent que le plus dur reste à venir mais aussi que le team vosgien conserve le calendrier le plus attrayant du lot. Mais bon, quand on voit la marge que possèdent Lons (intégration de Gomis, retour en forme de Jeanguiot) et Poligny (retour de l'adresse et surtout de Pingliez), comment ne pas croire dans les ambitions sportives des deux duettistes jurassiens? Cyrille Brero